Sucrer le bec

« […] effectivement un sacré numéro qui réintroduit une dimension perdue dans la création musicale : l’humour. »

Sucrer le bec explore entre autres choses, le rapport entre le corps et la consommation ; consommer, c’est après tout ce que mon corps et mon esprit, en tant qu’enfant du capitalisme tardif, savent le mieux faire ! Mais comment ce désir de l’excès affecte-t-il mon rapport à la musique ? Et comment faire refléter ce rapport nocif entre corps et bonbon dans la musique ? 

J’ai voulu explorer comment certains éléments de la tonalité ont été transformés en friandises. Ici, l’accord majeur est à la fois objet de désir, produit de masse, emoji sourire, et simulacre du vrai bonheur. Cette pièce est bâtie presqu’entièrement à partir d’éléments tonaux et clichés, et pourtant ces éléments ne sont, tout comme la violence des images publicitaires qui nous agressent par leur simplicité et message, que des écrans, à la fois tonitruants et vides. Le bec édulcoré est-il aussi factice que le sourire du banquier ? Ou y retrouve-t-on aussi peut-être une goutte de sincérité ? Ou doit-on se convaincre, peut-être pour notre propre bien-être, qu’il pourrait-il être un peu sincère ?